Un ordinateur qui refuse de démarrer, un téléphone introuvable, un mail douteux qui ressemble à s’y méprendre à une facture fournisseur. Dans ces moments-là, une même question surgit : « Et si quelqu’un venait de mettre la main sur mes données ? »
Ce scénario n’a rien d’exceptionnel : il se répète tous les jours dans des entreprises de toutes tailles, y compris les plus petites.
Pourtant, beaucoup d’idées reçues circulent encore et poussent à sous-estimer le risque. Elles donnent l’illusion que « ça n’arrive qu’aux autres » ou « on est trop petit pour intéresser les pirates ». En réalité, ces croyances fragilisent les entreprises.
Retrouvez dans cet article, plusieurs idées reçues qui donnent une fausse impression de sécurité. Bien sûr, la protection des données ne se résume pas à ces croyances, mais elles expliquent en partie pourquoi tant d’entreprises restent exposées.
💡 Petit rappel :
- Une attaque par rançongiciel (ransomware) : consiste à bloquer vos fichiers ou vos systèmes, puis à demander une rançon pour les débloquer.
- Le phishing (hameçonnage) : est une arnaque qui vise à vous soutirer des informations (mots de passe, coordonnées bancaires…) en se faisant passer pour un tiers de confiance (banque, fournisseur, administration).
Idée reçue n°1 : « Je suis une petite entreprise, je n’intéresse personne. »
Beaucoup d’entrepreneurs pensent encore que seuls les grands groupes attirent l’attention des pirates informatiques. Après tout, qui voudrait s’attaquer à un commerce de proximité, à une exploitation agricole ou à une petite entreprise artisanale ?
La réalité, c’est que les attaques sont massives et automatisées. Les pirates utilisent des robots qui scannent Internet à la recherche de failles connues : un logiciel non mis à jour, un mot de passe trop faible, une connexion mal sécurisée… Ces robots ne choisissent pas leur cible : ils frappent partout où une porte reste ouverte. Et même les données les plus modestes restent exploitables : devis, factures, identifiants, numéros de TVA, fichiers clients.
💡 Nos conseils pratiques :
- Ne raisonnez pas en taille mais en valeur : vos données sont précieuses car elles font tourner votre activité.
- Mettez en place un socle de protection : mots de passe robustes, mises à jour régulières, sauvegardes fiables.
- Sensibilisez votre équipe aux signaux d’alerte : mails suspects, pièces jointes étranges, connexions inhabituelles.
Idée reçue n°2 : « Un antivirus suffit à me protéger. »
Un antivirus reste indispensable. Mais croire qu’il couvre tous les risques, c’est oublier l’essentiel : la plupart des failles de sécurité viennent d’ailleurs. Il ne protège pas contre un clic sur un lien frauduleux, un identifiant saisi sur un faux site ou un fichier supprimé par erreur. Il ne vous met pas non plus à l’abri d’une panne matérielle ou d’un mot de passe trop faible.
💡 Nos conseils pratiques :
- Activez la double authentification : en plus du mot de passe, un code est demandé (reçu par SMS ou via une application). Même si votre mot de passe est volé, il manquera encore cette étape pour entrer.
- Mettez à jour régulièrement vos logiciels et systèmes.
- Restez attentif aux signaux suspects : un e-mail dont l’adresse vous paraît inhabituelle, une pièce jointe inattendue, une demande urgente de transmettre vos identifiants. Dans le doute, mieux vaut s’abstenir.
Idée reçue n°3 : « Mes données sont en sécurité, je les sauvegarde sur une clé USB. »
La clé USB est pratique pour stocker ou transférer vos fichiers d’un ordinateur à un autre. En revanche, s’en remettre à elle seule pour sauvegarder revient à s’exposer à des risques qui peuvent compromettre la sécurité et la disponibilité de vos données. Le support peut être perdu, endommagé ou contenir des fichiers qui ne sont plus à jour. Trop souvent, on découvre au moment de la panne que la clé n’a pas été utilisée depuis des mois et qu’elle ne couvre pas les besoins réels de l’entreprise. Une seule copie ne constitue donc pas une sauvegarde fiable.
La meilleure stratégie de sauvegarde repose sur la règle du 3-2-1 : trois copies des données, sur deux supports différents, dont une conservée hors du site de l’entreprise. Cette approche garantit que vos informations essentielles resteront accessibles, même en cas de vol, d’incendie ou de défaillance matérielle.
💡 Nos conseils pratiques :
- Varier les supports : combiner disque dur externe, solution cloud sécurisée (sauvegarde en ligne) ou coffre-fort numérique.
- Contrôler régulièrement la restauration pour s’assurer que les données sauvegardées sont bien exploitables.
- Automatiser les sauvegardes afin qu’elles soient systématiques et à jour.
Idée reçue n°4 : « Mon informaticien gérera tout en cas de besoin. »
L’informaticien est votre allié pour installer des logiciels de sécurité à jour, résoudre les incidents techniques et mettre en place des sauvegardes régulières. Mais croire qu’il peut tout gérer à votre place donne une fausse impression de sécurité. La cybersécurité dépend aussi de la façon dont votre entreprise fonctionne au quotidien : gestion des accès, partage des documents, suivi des sauvegardes, vigilance face aux e-mails douteux, autant de pratiques qui relèvent avant tout des salariés et du chef d’entreprise. L’informaticien fournit les outils, mais il ne peut pas garantir leur bon usage.
💡 Nos conseils pratiques :
- Définissez clairement ce que couvre votre prestataire et ce qui reste de votre ressort.
- Établissez des règles simples pour les accès, les partages et les sauvegardes.
- Sensibilisez vos collaborateurs, même peu nombreux, aux gestes de sécurité essentiels.
- Considérez l’informaticien comme un partenaire technique et non comme une assurance tous risques.
Idée reçue n°5 : « Ça ne m’arrivera pas, je fais attention. »
Faire attention réduit le risque, mais ne l’élimine pas. Une surcharge de travail, un e-mail traité trop vite, une facture qui semble urgente : il suffit d’un moment d’inattention pour cliquer au mauvais endroit. Et le problème ne vient pas toujours de vous : un salarié de passage, un membre de l’équipe ou même un proche qui utilise l’ordinateur peut commettre l’erreur à votre insu.
La vraie question n’est donc pas « Est-ce que je fais attention ? », mais « Suis-je prêt si l’imprévu arrive ? »
💡 Nos conseils pratiques :
- Limiter les dégâts d’un clic malheureux : configurer des comptes séparés, chacun avec ses propres droits (pas de compte unique partagé).
- Mettre une « seconde paire d’yeux » : pour toute opération sensible (ex. changement d’IBAN, gros virement), prévoir une validation par une autre personne.
- Prévoir un plan simple en cas d’incident : qui prévenir, comment bloquer l’accès, où retrouver les fichiers.
Idée reçue n°6 : « Mes documents papier sont hors du périmètre. »
Un dossier papier n’est pas plus sûr qu’un fichier numérique. Il peut être égaré au cours d’un déplacement, abîmé par l’usure et les conditions de stockage ou tout simplement perdu faute d’inattention. Contrairement au numérique, il n’existe aucune sauvegarde automatique : lorsqu’un document disparaît, l’information qu’il contient est définitivement perdue. S’appuyer uniquement sur le papier crée aussi des difficultés d’organisation. Un exemplaire unique oblige à faire des photocopies, à multiplier les classeurs, et à jongler entre plusieurs versions dont il devient vite difficile d’assurer la cohérence.
Le papier reste indispensable pour certaines obligations réglementaires, mais il ne devrait jamais être votre seule garantie. La combinaison papier + copie numérique est la seule manière de garantir que vos informations resteront accessibles, même si un incident survient.
💡 Nos conseils pratiques :
Numérisez régulièrement vos documents essentiels (factures, contrats, dossiers réglementaires) et conservez-les dans un espace sécurisé. Vérifiez régulièrement que vous pouvez les retrouver facilement, y compris depuis un autre poste ou un autre lieu.
Des questions, un conseil ?
Déjouer les idées reçues, c’est déjà franchir un cap dans la protection de vos données. Mais chaque entreprise a ses propres réalités : infrastructure, organisation, outils, habitudes…
C’est pourquoi nos experts en informatique de chez Logicia vous proposent un accompagnement personnalisé et des conseils adaptés à vos besoins, pour avancer concrètement, à chaque étape.